11/11/2025
Certaines fautes laissent des traces profondes. Pas forcément par la gravité des mots prononcés, mais par la portée qu’ils prennent dans le cœur de ceux qui les reçoivent. Fatou Gnelloy Diallo a connu cette dérive des mots, ce vertige des colères publiques où la parole blesse plus qu’elle ne guérit. Aujourd’hui, depuis La Mecque, le lieu où les âmes se dépouillent de tout orgueil, elle a choisi la voie la plus difficile, celle du pardon demandé, sincèrement, à genoux devant Dieu et devant les siens.
Il faut savoir reconnaître ce moment rare où une personne se dresse face à sa propre conscience et accepte de se regarder sans fard. Ses larmes sont loin d'être un spectacle et portent le poids d’une vie traversée par les excès, la rancune et la solitude. Dans ce désert sacré où tout se tait sauf la foi, Fatou a compris que la paix du cœur ne s’obtient pas par la revanche ni par le bruit des réseaux sociaux, mais par la reconnaissance de ses fautes et l’humilité du retour vers soi.
À sa famille, à ses compatriotes, à tous ceux qu’elle a pu blesser, son geste devrait être perçu pas comme une stratégie de réhabilitation, mais comme une main tendue vers la réconciliation. Le pardon ne change pas le passé, mais il empêche les blessures d’envenimer l’avenir. La Guinée a besoin de cette sagesse, de cette capacité à accueillir le repentir sans cynisme. Refuser de pardonner à celle qui implore depuis le lieu le plus saint de l’islam serait fermer la porte à la miséricorde que chacun, un jour, espérera recevoir à son tour.
Fatou Gnelloy Diallo a choisi la lumière de la rédemption là où d’autres s’enferment dans la rancune. Ses mots, ses larmes et son humilité valent plus qu’un long discours. Il revient maintenant aux Guinéens, à sa famille et à ceux qu’elle a offensés, d’entendre cet appel à la paix intérieure. Car le véritable courage n’est pas seulement de demander pardon, mais aussi de savoir l’accorder.
Abdoulaye Sankara |