6/10/2025
J’ai animé, ce samedi 4 octobre 2025, un meeting mémorable dans le County du Bronx, à New York.
L’événement a mobilisé près de 2000 Guinéens et a été honoré par la présence de hauts responsables de l’État de New York. Après le discours de bienvenue lu par M. Kandé Oumar Touré, Secrétaire fédéral de l’UFDG de Manhattan, au nom de tous ses collègues des États-Unis, il m’est revenu de prendre la parole.
J’ai commencé par remercier les nombreux compatriotes présents et féliciter les militants et cadres de l’UFDG ainsi que les responsables nationaux du Parti résidant aux États-Unis, qui n’ont ménagé aucun effort pour la réussite de ce meeting et pour rendre mon séjour parmi eux à la fois utile et agréable.
J’ai ensuite rendu hommage aux cadres et militants de l’extérieur pour leur fidélité, leur loyauté et leur contribution remarquable au succès que notre diaspora-porte-flambeau de la lutte contre la dictature-mène pour dénoncer les dérives du CNRD et pour mettre en évidence l’opposition de notre peuple à la confiscation, par la junte, du pouvoir politique en Guinée.
J’ai rappelé ensuite quelques faits et actes de la junte qui illustrent éloquemment ses dérives dictatoriales. J’ai cité, à cet égard, l’assassinat impuni de plus de 65 manifestants, les disparitions forcées de Foniké, Billo, Marouane et Saadou Simaga, les morts suspectes en détention du Général Sadiba, du Colonel Célestin et du Dr Dioubaté, les kidnappings nocturnes suivis de bastonnades de leaders d’opinion jugés critiques à l’endroit de la junte, comme Abdoul Sacko du Forum des Forces Sociales, et Me Mohamed Traoré, ancien bâtonnier de l’Ordre des avocats, ainsi que les poursuites fantaisistes et les condamnations arbitraires de leaders politiques comme Aliou Bah et Kassory Fofana.
J’ai poursuivi mon discours en expliquant que si la junte continue de traiter ainsi les dignes fils de notre pays, c’est parce qu’elle est devenue arrogante et sûre d’elle, pensant qu’il n’y a plus personne en face, aucune force pour l’arrêter. Elle se dit que les élites ont démissionné, que les partis politiques sont défaits, que notre armée nationale est désarmée et divisée, et que la plupart des chefs religieux, des leaders politiques, des acteurs de la société civile ainsi que des journalistes et patrons de presse se sont résignés et, sous l’effet des ambitions personnelles, de l’intimidation et de la corruption, se sont ralliés.
Mais il ne faut pas, pour autant, penser que la cause est perdue. Le peuple de Guinée est conscient des risques et menaces qui pèsent aujourd’hui sur ses acquis démocratiques et sur ses libertés, obtenus de haute lutte et au prix de lourds sacrifices. Il se lèvera, dans un sursaut national sans précédent, pour mettre fin au projet de la junte de légitimer, le 28 décembre prochain, son coup d’État sanglant du 5 septembre 2021.
Cette lutte pour libérer la Guinée de la dictature n’est pas celle d’un parti politique, ni d’une ethnie, et moins encore d’un groupe socioprofessionnel. Elle est celle de tout le peuple, rassemblé, uni et déterminé à reconquérir, par tous les moyens, ses droits et libertés confisqués. L’heure des compétitions électorales viendra après la restauration de la souveraineté du peuple, appelé à choisir librement ses dirigeants.
Levons-nous donc tous et luttons ensemble pour notre dignité et pour l’exercice effectif de tous nos droits et libertés.
À la fin de mon discours, j’ai été agréablement surpris de me voir décerner, par les responsables de l’État et de la municipalité de New York, invités au meeting dont ils ont facilité l’organisation, des distinctions en reconnaissance de mon combat pour les libertés publiques, la démocratie et les droits humains.
Cellou Dalein Diallo |