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7/6/2024

  Le 1 juin 2024 entre 10 et 14 h des bandits, non encore identifiés, ont tué un conducteur de moto-taxi et laissé pour mort un autre dans le secteur de Yönya, quartier Hermakönö, commune urbaine de Maneah.

Tout à commencé, ce jour aux environs de 10 heures, quand Sékou Camara, 19 ans élève au collège privé Adama-Tidjane, conducteur de moto-taxi, était sollicité pour un déplacement pour Yonya. Cette scène se déroule au Marché du centre-ville de Maneah. Sekou venait d' y garer après avoir transporté des chaise en location chez un de ses voisins du quartier.

" C'était un déplacement pour Yönya. Ces clients ont acheté un sac de ciment et un grand sachet d'eau", nous explique un ami du défunt, lui aussi conducteur, devant qui Sekou a pris ce départ fatidique sans retour.

Après leur départ aux environs de 10 h, Sekou est resté pourtant sans nouvelle et son absence n'a visiblement pas attirer l'attention. " Vous savez les matins sont des heures de points. Il y a beaucoup de clients. Donc on est souvent sollicité. C'est pourquoi sa longue absence depuis qu'il est parti n'a pas trop inquiété" explique un autre taxi man. Et pourtant ce qui devait arriver arriva. C'est le corps sans vie de Sekou, les mains et pieds liés par les cordes, les yeux et la bouche refermés par la colle dite "minute", qui a été découvert à Yönya dans une maison inachevée, deux heures après sa disparition. Et comment ? C'est là où commence l'histoire de l'autre taximen, la deuxième victime, laissé pour mort par les bandits. En effet, avec les circonstances identiques, tout porte à croire que c'est même mode opératoire aussi atroce qui a été utilisé. Ainsi, selon les informations recueillies à la gare routière de Somaya, près de proches du deuxième taximen encore alité, ce dernier a été lui aussi sollicité par deux inconnus pour un déplacement pour le même lieu à Yonya. "Avant de quitter au carrefour de Somaya, la gare routière des moto, les bandits ont acheté un sac 50 kg de ciment et un grand sachet d'eau minérale...", raconte un proche du défunt.
Arrivés à destination, les bandits intiment au jeune motard de déposer le sac de ciment dans une autre chambre de la maison en construction à Yönya. C'est en s'exécutant que le motard a été assommé sur la nuque à l'aide d'un objet lourd. Il perd du coup connaissances et s'évanouit. Sa toute nouvelle moto a été emportée par ces voleurs qui restent toujours introuvables. A son réveil, la deuxième victime est déposée chez son patron à qui il explique son malheureux aventure qui a failli lui coûter la vie. Mais le patron qui n'en croit pas à ses yeux, demande à se rendre au lieu de crime. Le patron, son motard et d'autres personnes se rendent à Yönya, un secteur calme en pleine construction mais pas encore habité comme d'autres secteurs environnants.
Sur place et en guise de vérification, le patron appelle le téléphone de son taximen, qui jurait que celui-ci avait été emporté également par les voleurs. Et, le téléphone sonne dans la chambre contigue à celle où il a été malmené. Coup de théâtre. En allant chercher le téléphone, c'est le corps de Sekou, étalé de tout son long, que découvre ce beau monde.

C'est une consternation totale qui s'abat sur la commune quand la mauvaise nouvelle est parvenue au centre ville de Manéah. Sékou Camara, orphelin de père, qui se débrouillait en conduisant des moto-taxi pour subvenir aux besoins de sa maman et de ses frères, ne fera pas les examens de passage au Lycée qu'il préparait ces derniers temps. Il a été inhumé le 2 juin 2024.

La sécurité des motards et conducteurs de moto-taxi reste préoccupante. En effet, il ne se passe pas un jour sans qu'on ne signale la mort cruel d'un conducteur de moto surtout toute neuve, prisée par des bandits qui n'hésitent plus à ôter la vie à cause de ces petits engins.

CAMARA Naby Moussa