17/9/2024
Conakry, Guinée – 28 mai 2024 – L'emprisonnement prolongé de deux jeunes militants du RPG Arc-en-Ciel, Mr Moussa Mara et Mr Lancine Bankala Kaba, a suscité une vague d'indignation et de protestations dans la capitale guinéenne. Ces militants ont été arrêtés lors d'une manifestation organisée devant l'ambassade de France à Conakry, où des jeunes du RPG Arc-en-Ciel dénonçaient les actions des autorités militaires en place et réclamaient la libération de leurs cadres incarcérés.
La manifestation du 14 août 2023, bien que pacifique et annoncée aux autorités, a été brutalement réprimée. Mr Moussa Mara et Mr Lancine Bankala Kaba ont été arrêtés par les forces de sécurité, placés en détention, accusés de trouble à l'ordre public et d'incitation à la violence.
Depuis leur arrestation, ils languissent en prison sans procès, ce qui constitue une violation flagrante de leurs droits fondamentaux.
La manifestation sous la pluie:
Le 14/05/2023, malgré les conditions météorologiques défavorables, des centaines de manifestants, majoritairement des femmes du mouvement RPG Arc-en-Ciel, se sont rassemblés dans la commune de Kaloum pour exprimer leur mécontentement. Avec des pancartes proclamant "Nous préférons le 3ème mandat du PRAC à la dictature des putschistes" et "Libérez nos cadres injustement arrêtés". Ils ont exigé la libération immédiate des détenus politiques et un retour à l'ordre constitutionnel.
La détention de Mr Moussa Mara et Lancine Bankala Kaba est devenue un symbole des abus du régime militaire, qui a renversé le président Alpha Condé en septembre 2021. Les autorités de transition, dirigées par le Général Mamadi Doumbouya, avaient promis de rétablir la démocratie et d'organiser des élections générales d'ici fin 2024.
Cependant, les arrestations arbitraires et la répression des voix dissidentes indiquent une dérive autoritaire inquiétante.
Un appel à l'action et à la justice:*m
Les familles et les proches de Mr Moussa Mara et Lancine Bankala Kaba, ainsi que des organisations de défense des droits de l'homme, appellent à leur libération immédiate. Ils dénoncent l'absence de procès équitable et les conditions de détention déplorables, qui mettent en péril la santé et le bien-être des prisonniers. "Nous ne pouvons pas rester silencieux face à cette injustice flagrante. La détention de ces jeunes militants est une attaque contre la démocratie et les droits humains en Guinée," a déclaré un porte-parole de la société civile guinéenne.
La communauté internationale est également interpellée pour exercer des pressions sur le gouvernement de transition afin de respecter ses engagements en matière de droits de l'homme et de justice. Les partenaires de la Guinée, notamment l'Union européenne et les Nations Unies, doivent prendre position contre ces pratiques répressives et soutenir les aspirations légitimes du peuple guinéen à la liberté et à la démocratie.
Il est inacceptable qu'une manifestation pacifique qui s'est déroulée devant l'ambassade de France en Guinée aboutisse à des détentions arbitraires, sans qu'une déclaration de la France ne réaffirme l'importance des droits fondamentaux et démocratiques des citoyens guinéens.
La France, en tant que soutien actif des autorités militaires au pouvoir en Guinée, ne doit pas permettre que cette situation serve de prétexte à la répression des citoyens pacifiques guinéens.
Nous disons aux autorités actuelles, que nous leur tenons à leur déclaration solennelle selon laquelle «la refondation de l'état et l'unité des guinéens seront leur priorité pendant la transition » jusqu’à preuve du contraire.
Si la refondation de l'état nécessite:
- qu'on empêche les citoyens de jouir de leur droit (mouvement, activités politiques, etc.),
- la mise en péril de la liberté d'expression,
- l'exclusion des personnalités de la scène politique,
le peuple de Guinée fera usage de tous les droits légaux pour se faire entendre et réclamer ce qui nous est dû.
L'emprisonnement de Mr Moussa Mara Elsi Si et Mr Lancine Bankala Kaba est une illustration tragique des défis auxquels la Guinée est confrontée dans sa transition vers une gouvernance démocratique. Leur libération constituerait un pas significatif vers la réconciliation nationale et le respect des droits humains.
En dénonçant cette injustice, nous appelons à une action immédiate pour restaurer la justice et la dignité en Guinée.
Lancine SACKO |