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Les Médias en Guinée : Entre Contrôle et Liberté, un Regard Inspiré par le Rwanda

23/5/2024

 
Le 21 mai 2024, le ministre de l'Information et de la Communication, Fana Soumah, ancien journaliste et directeur général de la radiodiffusion télévision guinéenne, a pris une décision importante en retirant les agréments de plusieurs stations de radiodiffusion et de télévision privées. Les stations concernées sont FIM FM, Radio Espace FM, Sweet FM et Djoma TV. Cette mesure a été justifiée par le non-respect des cahiers des charges par ces médias, conformément à la réglementation en vigueur. Il est à noter que le ministre, fort de son expérience en tant que journaliste et réalisateur de reportages et d’enquêtes, est bien placé pour comprendre les enjeux médiatiques et les responsabilités des journalistes. De plus, le Premier ministre, Bah Oury, l’un des fondateurs de l’organisation guinéenne de défense des droits de l’homme et du citoyen (OGDH), apporte une perspective éclairée sur les questions de droits et de libertés. Ensemble, ces dirigeants expérimentés reflètent la volonté du gouvernement de renforcer le contrôle sur les médias pour s'assurer qu'ils respectent les normes établies.

En 1994, le Rwanda a vécu un génocide où près d'un million de Tutsis ont été exterminés en cent jours. Certains médias, tels que la Radio-télévision libre des mille collines et le magazine Kangura, ont joué un rôle destructeur en incitant à la haine et en facilitant les massacres. Aujourd'hui, trente ans après, les médias rwandais sont devenus des acteurs clés dans la promotion de la paix et de la réconciliation. Les journalistes, qu'ils soient dans des entités indépendantes ou gérées par le gouvernement, s'efforcent de prévenir toute résurgence de violence en mettant l'accent sur l'unité nationale.
Une étude auprès de 24 journalistes anglophones dans les grandes villes du Rwanda a montré que, malgré des restrictions légales et une certaine autocensure, les journalistes rwandais considèrent la promotion de la paix comme leur devoir principal. Ils évitent les sujets pouvant diviser la société et se concentrent sur des histoires de résilience et de guérison.

Pour se développer, un pays a besoin de paix et de stabilité. La désinformation et le chaos sont des obstacles majeurs au développement. De nombreux pays, y compris les nations européennes, contrôlent l'information pour préserver l'ordre public. Par exemple, durant la guerre en Ukraine, les pays européens ont banni les médias russophiles pour des raisons de sécurité nationale, ce qui pourrait être perçu comme une restriction de la liberté de la presse, mais qui était justifié par les circonstances.
Les médias ont un rôle crucial à jouer dans la société : informer, éduquer, dénoncer et critiquer de manière constructive. Cependant, insulter, diffamer et déstabiliser ne relèvent pas du journalisme. La condamnation de certains leaders politiques pour diffamation, comme les chroniqueurs en Tunisie ou les opposants au Sénégal, montre la nécessité de maintenir un équilibre entre liberté d'expression et responsabilité. En Israël, les mesures contre les transmissions en direct depuis Gaza par l'agence AP et l'interdiction d'Al-Jazeera montrent comment les pays peuvent contrôler l'information en période de crise.

Aliou Bah, une figure politique guinéenne éclairée, a déclaré : « Je réaffirme toute ma solidarité à la presse objective et aux journalistes professionnels qui font l'objet d'acharnement liberticide de la part du CNRD ». Cette déclaration souligne la reconnaissance même au sein de la classe politique de l'importance de maintenir des standards professionnels dans le journalisme.

La régulation des médias en Guinée, inspirée par des exemples comme celui du Rwanda, vise à trouver un équilibre entre la nécessité de maintenir l'ordre public et celle de garantir la liberté de la presse. Les médias doivent naviguer entre ces exigences, en restant fidèles à leur mission fondamentale tout en s'adaptant aux contextes nationaux spécifiques. Pour la Guinée, l'objectif est de créer un environnement médiatique qui favorise la paix, la cohésion sociale et le développement national.

Si une maison repose sur des fondations instables, comment peut-elle résister aux tempêtes ? Si un arbre grandit dans une terre sans racines solides, comment peut-il porter des fruits ? De même, une nation sans paix et stabilité peut-elle réellement prospérer ? La Guinée, en cherchant à réguler ses médias, ne doit-elle pas se poser ces questions essentielles pour assurer un avenir de paix et de développement ?

Ousmane Boh KABA

 

 
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