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22/9/2025

 


Le choix du conseil communal sortant de Manéah de faire construire un abattoir dans une embouchure, réceptacle par excellence de virus, microbes, bactéries, champignons... transmissibles à l'homme expose les populations à de gros risques sanitaires.

- Un emplacement inadapté
La visite de l'abattoir révèle un environnement inapproprié pour l'abattage des animaux mais aussi pour le traitement de la viande.
Édifié par un privé au débarcadère du secteur de Yama dans le quartier Bambayah, l'abattoir est bâti sur un rocher immergé à marée haute dans une embouchure. C'est là où toutes les eaux de ruissellement du centre-ville de Manéah drainent avec elles des matières fécales, des ordures de ménages, des déchets industriels, des plastiques et surtout des pampers, ces couches jetables qui colonisent désormais les cours d'eau de la commune. Tous ces détritus sont stockés au niveau de cette embouchure
devenant ainsi un refuse de virulents agents pathogènes : virus, microbes, champignons, bactéries... Choisir un tel écosystème pour y faire construire un abattoir représente une menace à l'hygiène alimentaire dans la commune urbaine.

- Des risques sanitaires manifestes !

Au pourtour de ce bâtiment non carrelé où aucune norme hygiénique n'est respectée, le spectacle est ahurissant : des carcasses, des excréments abandonnés ça et là en putréfaction avancée. Des odeurs nauséabondes qui se dégagent attirent les mouches, les moucherons... Ces insectes, omniprésent, transportent des germes pathogènes et en contact avec les viandes à l'abattoir, cela augmente les risques sanitaires associés aux mouches. O
En effet, les bactéries pathogènes transmis à l'homme peuvent provoquer la dysenterie, la fièvre tyfoide. Elles sont à l'origine de certaines intoxications alimentaires, des infections-gastro intestinales graves, des pathologies respiratoires aiguis. Au centre de Santé de Manéah ces maladies font parties des plaintes les plus récurrentes, nous explique M. Sidiki CAMARA, infirmier.

Un autre risque sanitaire non des moindres est l'absence du désinfectant et de la bassine d'eau à l'abattoir.
L'eau de mer est donc utilisée pour nettoyer notamment les viscères. Des ingrédients d'un plat populaire, dont les consommateurs peuvent êtres exposés à des risques sanitaires. Aussi le manque de ces deux éléments essentiels pour pratiquer un abattage dans les normes hygiéniques, ne peut rassurer sur la qualité de la viande qui sorte de cet abattoir

M. Kerfalla Samora, vétérinaire en charge du contrôle de qualité, rencontré lors de l'abattage du 1er mai 2025, n'a pas voulu s'aventurer sur les impactes de cet environnement extrêmement pollué sur la qualité de la viande. Mais reconnaît qu'à cause des maladies, il lui est arrivé de déclarer des viandes impropres à la consommation : << Ces viandes, dit-il, doivent en principe êtres brûlées et enfouies...>>
Même si le vétérinaire affirme suivre ce processus d'enfouissement, un grand doute s'installe si parfois l'on retrouve, en dehors des boucheries officielles, des viandes à bon marché dans les quartiers du centre-ville de Manéah. Il y a là de gros risques sanitaires auxquels les populations peuvent êtres exposées.
De nombreuses personnes à faibles revenus avouent avoir acheté une ou plusieurs fois des viandes de boeufs dont elles ignorent la qualité et l'origine.

Sylla N. un des clients, souvent sollicité comme tant d'autres par les revendeurs clandestins explique : << Souvent ce sont des jeunes du quartier qui viennent nous proposer des viandes à un prix très bas. Mais J'ignore la provenance de ces viandes de boeufs...>>
Interpellé sur les conséquences sanitaires qui découlent du mauvais emplacement de l'abattoir M. Kanté, conseiller communal en charge de l'Hygiène publique, a promis : << Nous avons été informés. L'emplacement de l'abattoir n'est pas bon. Une mission conduite par le Président de la spéciale s'est rendue sur les lieux, constater les faits. Nous avons donc décidé de trouver un emplacement idéal et des équipements modernes pour construire un autre abattoir...>>

Sachant que le sujet touche un domaine aussi préoccupant qu'est la santé publique, chaque seconde d'exposition des consommateurs aux risques de contaminations alimentaires inquiète et n'est pas de nature à garantir la santé dans la commune ni à assurer le bien-être aux populations.

A suivre

CAMARA Naby Moussa