8/8/2025
Dans ce grand théâtre politique guinéen, militants de l’ancienne opposition et thuriféraires du CNRD se livrent à une danse frénétique ces derniers temps : s’en prendre à Alpha Condé, revenir sans cesse sur son troisième mandat – désormais hors d’actualité au regard des exemples récents en Afrique – et le transformer en bouc émissaire, tel est leur moyen éculé de sortir de l’anonymat. Pourtant, au-dessus de ce vacarme de slogans et d’insultes, les vrais chefs – Cellou Dalein Diallo et Mamadi Doumbouya – lui accordent officiellement respect, tout en affichant un silence calculé, refusant de prendre parti ouvertement. Ce mutisme pèse lourd : il révèle que les véritables choix se jouent ailleurs, loin des gesticulations.
Alors, à qui profite ce tintamarre ? Que veulent les "insultologues" d’un côté, et de l’autre les tortues à double carapace, spécialistes des retournements de veste les plus spectaculaires ? Ces derniers croient-ils vraiment que c’est en descendant en flammes l’ancien président qu’ils bénéficieront de la confiance de son successeur, à qui ils ne manqueront pas de servir la même sauce si la situation tournait demain ? Décidément, la politique guinéenne reste un jeu d’ombres où le spectacle distrait plus qu’il n’éclaire.
Pendant que les faux débats agitent la scène, Alpha Condé, malgré les tempêtes, demeure une figure incontournable de l’histoire guinéenne, porteur d’un héritage politique et intellectuel que nul ne saurait balayer d’un revers de main.
Abdoulaye Sankara |