10/6/2025
Après le jour de la Tabaski et son lendemain, le ministre du travail et de la fonction publique a déclaré les journées lundi du 9 et du mardi 10 juin "exceptionnellement" fériées, chômées et payées. Dans le pays, la décision a suscité et continue de susciter énormément de réactions. Si certains soutiennent que ces deux jours supplémentaires de repos vont permettre de récupérer après un weekend de fête très fatiguant, d'autres dénoncent une décision non seulement illégale mais préjudiciable aux intérêts des entreprises locales déjà confrontées à plusieurs difficultés. C'est le cas du juriste Kalil Camara qui a accordé un entretien à nos confrères de CAVI FM.
"L'institution ou la déclaration exceptionnelle d’autres journées fériées, chômées et payées, hors les 12 jours préalablement déterminés par le décret (...), ne peut être opérée que par acte du chef de l’Etat, seul habilité à décréter. Ainsi, si les journées du lundi 9 et mardi 10 juin 2025 devraient exceptionnellement être fériées, chômées et payées, c’est le président de la République qui doit le décréter", précise le juriste en ajoutant que "l'acte du ministre du travail et de la fonction publique publique déclarant exceptionnellement des jours fériés, chômés et payés, viole le code du travail".
Préjudiciables aux entreprises, le juriste indique en outre que "les jours fériés, chômés et payés les mettent dans l’obligation de rémunérer les travailleurs sans prestation de service," . Tandis que"les travailleurs requis à travailler pendant les jours fériés, chômés et payés ont aussi droit à des rémunérations spéciales sans préjudice de leurs salaires".
Toutefois, conclut Kalil Camara, "toute entreprise affectée par l’acte du ministre du travail et de la fonction publique peut demander l’annulation devant la Cour suprême et réclamer des dommages et intérêts".
A signaler par ailleurs que certains travailleurs étaient arrivés à leur service avant d'être informés de la décision pendant que d'autres l'ont appris en cours de route.
KS
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