8/6/2025
6 juin 2021 – 6 juin 2025 : il y a quatre ans, Sotigui Abass Kaba tirait sa révérence, ce jour-là , la presse guinéenne perdait l’un de ses journalistes les plus respectés et les plus engagés. Celui qui affirmait souvent avec fierté « je ne me suis jamais couché sur un lit d’hôpital » a été emporté brutalement par un arrêt cardiaque.
Tôt le matin du 7 juin 2021, le téléphone sonne. C’est son fils unique, Abdoulaye Ibn Abass Sotigui Kaba, la voix serrée, qui m’annonce la terrible nouvelle : « Ton ami est décédé. » Je n’y croyais pas. Sous le choc, je l'interroge. Il m'explique que Sotigui s'était plaint de violents maux de tête. Il avait demandé à être conduit à l’hôpital. Mais le destin, implacable, l’a arraché à nous en chemin.
Sotigui était bien plus qu’un confrère de plume. Il était un grand frère, un pilier, une âme solide dans la tourmente du journalisme guinéen. Secrétaire général de l’Office Guinéen de Publicité Magazine (OGP MAG), où j’avais l’honneur d’être coordinateur de la Rédaction, il incarnait l’exigence et la rigueur professionnelle.
Sa voix, posée mais tranchante lorsqu’il le fallait, résonnait encore dans les couloirs de la rédaction. Il avait ce don rare de fédérer, de motiver, de protéger. Un homme de principes et de convictions, droit dans ses bottes, fidèle en amitié.
Avant l’OGP MAG, il avait marqué les esprits à travers ses enquêtes incisives dans les colonnes du journal L’Observateur. Mais son parcours professionnel fut encore plus riche.
Rentré de la Côte d’Ivoire où il fut stagiaire puis collaborateur, au quotidien public Fraternité Matin, dans les années 1990, Abass Sotigui Kaba a travaillé avec le Groupe Lynx-Lance pendant plusieurs années. Après cette période, il fut longtemps correcteur à l’AGP (Agence Guinéenne de Presse) avant de mettre son expertise au service de plusieurs institutions nationales en tant que consultant en communication.
Sotigui Kaba a également mis son immense talent de journaliste au service de plusieurs radios et autres journaux, notamment Le Diplomate et Affiches Guinéennes. Son style, sa rigueur et sa plume acérée ont marqué tous les espaces médiatiques qu’il a traversés.
Le 6 juin 2021, il a été inhumé au cimetière de Sonfonia Rail, non loin de sa résidence, en présence de nombreux confrères, proches et membres de l’ancienne direction générale de l’OGP, dirigée à l’époque par Ibrahima Kapi Camara, que je salue au passage pour sa solidarité et sa présence discrète mais sincère.
Aujourd’hui, quatre ans plus tard, le vide est toujours là . Son souvenir, lui, reste intact. À chaque article que nous publions, à chaque ligne que nous rédigeons avec conscience et passion, c’est un peu de l’héritage de Sotigui que nous faisons vivre. Il laisse derrière lui un garçon et une fille du nom de Kany Kaba.
Repose en paix, grand frère. Ton nom reste inscrit à jamais dans les mémoires et les cœurs de ceux qui t’ont connu et aimé.
Par Aboubacar SAKHO
Expert en Communication |